Le Beaujolais, de nombreux plaisirs à découvrir

Il n’est pas toujours simple de partager ses émotions. Et avec le Beaujolais force est de constater qu’elles ne manquent pas. Elles se présentent là, sous nos yeux, dans nos verres et nos assiettes ou dans les livres d’Histoire. Elles ne demandent qu’à surgir et à se raconter aux détours de nos balades, de nos rencontres et découvertes.

Le Beaujolais à voir et à boire ?

Nos cinq sens sont sollicités à chaque instant. Ils savourent ces moments passés à déambuler dans les villages de Pierres Dorées. Nous sommes alors dans le sud Beaujolais. Ces villages aux reflets or sous les caresses du soleil font parfois dire aux visiteurs curieux, qu’ils ont là sous leurs yeux et leurs pas une Petite Toscane. Nos sens se délectent aussi de ces vins débouchés et dégustés en compagnie de vignerons passionnés. Et ces châteaux ? Ne sont-ils pas splendides. Tous de styles et d’époques différentes. Il se dit qu’ils sont plus de 300. Ils racontent l’histoire de leur époque respective. Mais ils contribuent aussi à rendre concret un patrimoine d’une richesse à nul autre pareil.

Le vignoble du Beaujolais

Mais se balader donne soif. Alors revenons le temps d’une bouteille à cette richesse que tant nous envient. Ces vignes ! Bien vieux patrimoine parfois. Il n’est pas rare de compter des vignes centenaires en Beaujolais. Du nord de Lyon jusqu’aux portes Sud du Mâconnais (soit environ 55km) elle s’étendent de tout leur long. D’ ouest en est, jusqu’au val de Saône, c’est une bande de 15 km que les ceps ont domestiquées. Des ceps, à ras terre, taillés le plus souvent en gobelet (il s’agit de la taille historique présente dans le Beaujolais), sont là dans l’attente de l’œuvre de Dame Nature magnifiée par la main de l’homme. Pour enfin s’exprimer en bouteille et ravir les dégustateurs que nous sommes.

Ce cépage Gamay a trouvé en ce vignoble du Beaujolais une place à sa mesure. Des vins simples, de copains, un brun canaille qui invitent parfois à toutes les polissonneries. Ils sont taillés pour les occasions de tous les jours. Reconnaissons que les petits plaisirs du quotidien sont parfois les meilleurs. Le beaujolais nouveau vient alors dans les esprits et sur toutes les lèvres. Il coule à flots dans tous les verres. Ce troisième jeudi de Novembre, c’est sa fête. Partout dans le monde il est célébré. Il joue les ambassadeurs de tout un vignoble. Il trône, il fanfaronne sur les tables et les banquets dressé en son honneur. Diable qu’il a fière allure tout de pourpre vêtu. C’est en 1951 que son histoire commence. Mais c’est dans les années 1970, 1980 qu’il prendra véritablement son envol pour aller conquérir les 5 continents.

Beaujolais

Les Crus et les vins du Beaujolais

Ce cépage planté traditionnellement à 10 000 pieds hectare (ce qui est une densité importante) s’exprime aussi parfois sur un registre un peu plus complexe, structuré. Des vins taillés pour la garde, cela existe aussi en Beaujolais. Les crus sont là pour nous le raconter. Ils sont au nombre de 10. Brouilly, Côte de Brouilly, Régnié, Morgon, Chiroubles, Fleurie, Moulin à Vent, Chénas, Juliénas et enfin, Saint-Amour. Ils se répartissent principalement sur le département du Rhône. Moulin à Vent est également un pied dans le département de la Saône et Loire. Saint-Amour est quant à lui le seul à être à 100% dans ce dernier département. Entre eux, la couleur n’est que rouge. Ni blanc, ni rosé ni primeur sur ces parcelles escarpées.

Mais n’oublions pas les AOC régionales, Beaujolais et Beaujolais villages qui ont à leur tour mille et une belles choses à dire et qui ne manquent pas de saveur pour emporter nos papilles sur la voie du plaisir. Ici ce sont trois couleurs qui se déclinent. Le rouge évidemment, en très grande majorité. Le blanc et le rosent arrivent en renfort. Les vins primeurs enfin y sont tout à leur aise. Tout ce petit monde cohabite sur plaines, vallons et de bien nombreuses collines. Les rivières sinueuses viennent dessiner ces courbes et y apporter douceur réconfortante.

Le Chardonnay pour notre beaujolais blanc

Nous l’avons dit, le beaujolais blanc existe. En effet, notre Gamay se sentait bien seul ces dernières années. Nos vignerons ont voulu lui apporter réconfort. Ils ont eu l’âme magnanime et le cœur ouvert. Nous savons que les vignerons sont à l’écoute de leur vigne. Du coup, le Chardonnay a fait son apparition. Fameux cépage blanc mondialement connu. Il est venu de sa bourgogne toute proche pour « blanchir » les vins proposés ici. Et il le fait bien le bougre. Il s’est implanté au nord des crus (tout proche du Maconnais) ou dans le sud du vignoble entre Lyon et Villefranche. Ici les terres sont de nature plus argilo calcaire ce qui semble particulièrement bien lui convenir. Notre historique Gamay préfère lui des sols plus granitiques. Cela tombe bien ce type de sol domine le vignoble.

vigne Beaujolais

Le Géoparc du Beaujolais

Mais des études poussées ces dernières années ont montrées toute la richesse de notre vignoble. Ainsi, ce sont plus de 300 sols qui sont répertoriés. C’est tout naturel alors qu’en Avril 2018 le Beaujolais ait été reconnu Géoparc. Il s’agit là d’un label attribué par l’Unesco. C’est le 7ème du genre en France. Cette étude approfondie des sols a également permis aux vignerons d’adapter leurs pratiques à la vigne.

Anne de Beaujeu

Mais l’histoire n’est pas faite que de pierres me direz-vous. Les hommes aussi contribuent à façonner la légende des lieux. Le Beaujolais ne manque pas de grands noms. Très tôt, dès le Moyen Age, les Sirs de Beaujeu, capital d’alors du Beaujolais savaient montrer tête haute. Mais c’est une femme qui viendra encrer les lieux en noble et majestueuse destinée. Anne de France, fille de Louis XI se marie en 1474 avec Pierre de Beaujeu. Anne de Beaujeu deviendra par la suite Anne de France, régente du Royaume. Le Beaujolais alors est de bien belle manière représentée. Par la suite, Anne de France donnera ses armes à Villefranche Sur Saône. En 1532, elle en fera officiellement la capitale du Beaujolais.

Se balader dans le Beaujolais Vert

Enfin, il ne faudrait pas oublier ce Beaujolais vert. L’ouest est son royaume. Le Mont Saint-Rigaud qui culmine à 1009 m le domine avec aisance. Des prairies abritent de nombreux agriculteurs, éleveurs, artisans qui font vivre encore aujourd’hui un patrimoine remarquable. Les forêts apportent fraicheur et tranquillité à ces lieux. Les balades touristiques se content bien évidemment en nombre. Les badauds et touristes trouvent là moults balades à faire.

Le Beaujolais est riche de sa diversité et de son histoire. Il mérite la découverte.